Si dans un jeu de 54 cartes, vous cherchez la dame de cœur, vous tomberez sans nul doute sur Miss Marie-Line. Marie- Line Fagour est un amour de 64 ans, mère d’un jeune homme de 26 ans. Elle quitte le quartier Morne Pichevin (Fort-de-France) à 10 ans pour emménager à la Cité Dillon. A cette époque, les écoles élémentaires de Dillon étaient en construction. Elle fréquente l’école de Renéville une année puis poursuit sa scolarité à Dillon du CM2 à l’École Dillon A ( Constant Eudaric) à la 4ème au Collège Dillon 1 (Fernand Donatien).
Son certificat d’études en poche, Marie-Line intègre une école privée de Redoute puis le Lycée Technique et s’envole vers la Métropole pour devenir auxiliaire puéricultrice.
De retour au pays, elle exerce la profession d’hôtesse de caisse. À la naissance de son fils, elle choisit d’embrasser pendant trois ans, l’une des plus belles carrières du monde, celle de mère au foyer. Son fils scolarisé, elle reprend une activité professionnelle et devient agent d’entretien dans une société d’hygiène jusqu’à sa récente retraite.
Merci à notre mère Thérésa au grand coeur !!!
Décris-toi en 3 mots !
Je suis “Carrée”, j’aime la droiture ! Je suis également gentille et très serviable.
Raconte nous ton enfance à Dillon.
Cela fait 54 ans que j’habite à Dillon. Mon terrain de jeu enfant était l’emplacement du siège de Dillon Douboutt’ ( peut-être un signe du destin). Pendant les vacances, on partait en footing avec les camarades à la Française ( Malecon). On réveillait les retardataires en lançant des graines de palmiers sur les baies vitrées (rires). J’allais également jouer au foot avec les garçons près de la rivière Monsieur. Et c’est avec ce même groupe que nous avons commencé à jouer au handball sur le terrain de l’école Dillon D ( maternelle Les Libellules), c’est ainsi qu’a germé l’idée de créer le club de handball de Dillon Douboutt.
Comment se sont passés tes débuts dans l’association ?
J’ai fait partie de la première équipe de handball féminin de Dillon Douboutt’, mais je ne suis pas restée longtemps car je trouvais qu’il y avait de bien meilleures joueuses que moi ( rires). Nous allions aux matchs avec Monsieur Sutty dans sa Peugeot 504 de 5 places mais nous étions 7 à bord et il faisait plusieurs rotations. Cela ne fait que trois ans que je suis vraiment impliquée au sein de l’association. Mais j’ai toujours été une fidèle supportrice. Les matchs se déroulaient sous ma fenêtre sur le terrain du Nord. De chez moi ou aux abords du terrain, « dépi arbit-la té mal mété kôy man té ka kriyéy arbit-siwo ! » (Traduction : si l’arbitre omettait de signaler une faute, je le rappelais à l’ordre).
Quel est ton rôle dans l’association ?
Je suis assesseur au Conseil d’Administration. Mais pour moi, je suis d’abord une très grande bénévole. Je fais la table lors des matchs. J’aime particulièrement encadrer les jeunes et les encourager. Dès que nous organisons une manifestation, je suis présente. Même en dehors du terrain, je mouille mon maillot !
As-tu des activités au sein de l’association ?
Depuis cette année, je participe à l’atelier d’initiation à l’anglais avec Bradley, c’est très difficile, mais je m’accroche. Il y a également le programme « Je me prends en main » qui me permet de prendre soin de moi avec des cours de sport. J’apprends aussi, notre groupe est très convivial.
Que représente Dillon Douboutt’ pour toi ?
C’est une famille que je connais depuis les années 80. J’y ai toujours connu un fort élan de solidarité et d’entraide. Je me bats pour que les jeunes reprennent le flambeau. Ce n’est pas chose facile, mais nous y arriverons.
Durant toutes ses années, quels sont les événements qui t’ont marqués ?
Aïe Bon Dieu !! A chaque victoire, on faisait le tour de Dillon en voiture et le long du parcours nou té ka klaksonnen (Traduction: On klaxonnait) !!
Un mot de fin ?
Qui m’aime me suive ! I ni bon lavi Dillon Douboutt ! (Traduction : La vie est belle à Dillon Douboutt’) .